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Epigraphe d'une oeuvre condamnée
20 juillet 2008

Please don't stop the music

Voilà ce que j'aurais du te dire, au lieu de me plonger dans un mutisme quipublic me trouble encore.
Si tu ne dois pas couper ton volume en plein milieu de notre set, ce n'est pas pour moi, c'est pour eux. Ces gens qui ont pris la décision ce samedi soir, de venir te voir plutôt
que de faire quoi que ce soit d'autre. Tu leur dois ça, parce qu'ils sont là, et qu'ils pourraient ne pas l'être et qu'en plus d'être là, ils t'acclament, te soutiennent, et s'amusent. Tu les tiens en haleine avec tes cordes et ce son que tu n'as pas encore coupé.

C'est laborieux tu te dis, ce n'est pas bon, et c'est vrai tu as raison, ça ne l'est pas. Mais tu es en live et pas sur disque, tu ne peux pas mettre pause dans la tête des gens, et reprendre comme en répétition.

Tu es en live. Et tu dois donner tout ce que tu peux. Toutes tes tripes. Tu n'existes plus en tant qu'être humain dès lors que tu as posé le pied sur le plancher de la scène. Tu es hors de toi-même, tu n'es plus qu'un être incandescent qui doit consumer le public jusqu'à épuisement. Tu es Molière et tu dois être prêt à mourir sur la scène si c'est pour assurer le spectacle. Pour leur donner le feu. Pour qu'ils kiffent leur race. The show must go on quoiqu'il puisse advenir.

Et si tu ne réussis pas à le faire pour eux, c'est avant tout surtout pour toi qu'il faut le faire. Parce qu'avec les lumières dans le dos, et le son qui sort dans  tes oreilles, tu dois avoir ce
frisson qui te parcoure l'échine en promenant tes doigts sur les cordes, en donnant ton premier coup de médiator. Tu es quelqu'un d'autre et la scène devient l'exutoire de tous tes maux, de toutes tes souffrances, de tes joies et de tes angoisses . Tu joues parce qu'être sur la scène c'est ce que tu préfères faire. A défaut d'avoir un orgasme auditif, parce que oui, ce concert est foiré, tant pis, tu oublies tout, tu joues, tu t'exploses, tu te défonces, tu crèves de soif, de fatigue, le temps s'arrête quand tu suspends tes choeurs dans les oreilles. Tu t'éclates, vraiment, comme une injection d'héroïne dans le sang. Tu montes directement vers d'autres sphères. Tu es en communion avec tes musiciennes, et avec ton public. Et rien ni personne ne peut t'enlever cette grande inspiration qui gonflent tes poumons de fierté. D'avoir réussi là ou tu en es, même si ce n'est pas bien loin.

Mon expérience de la scène doit être un peu démesurée du fait que je sois assez extrême dans mes passions, mais si tu ne penses et ne vis pas un peu de tout ça, si tu ne comprends pas de quoi je parle, alors laisse ta place aux milliers de personne qui se damneraient pour se trouver là ou tu te trouves.

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Commentaires
Z
Personne n'a connaissance de ce blog...
S
J'espère qu'elle a connaissance du blog, sinon c'est bien de nous en faire profiter, c'est très bien écrit, mais ça serait du gâchis.
Epigraphe d'une oeuvre condamnée
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